Il s'est passé un an depuis qu'AE911Truth a annoncé, lors d'une conférence de presse tenue à San Francisco, la compilation de 1000 signatures, toutes d'architectes et ingénieurs confirmés, appuyant les efforts conjugués pour l'obtention d'une enquête vraiment indépendante sur les événements du 11 septembre 2001 (9/11).

Shawn Hamilton, Richard Gage et Fritz Eriksen discutent des questions soulevées par 1000 Architectes et Ingénieurs devant le Marines’ Memorial Club and Hotel à San Francisco le février 19, 2010

Avant de me rendre à San Francisco pour couvrir l'événement, j'ignorais ce qu'était un "truther"*, mais j'allais très vite l'apprendre à mes dépends. Peu après que la version écrite de l'emission de radio que j'ai produite pour KPFA parut sur le site "Examiner.com", j'ai été accusé d'en être un. Mes tourmenteurs n'étaient pas du tout contents. Certains des commentaires les plus durs ont été proférés par des adeptes du "James Randi Educational Forum", un regroupement prônant la pensée rationnelle. Il semble que d'avoir couvert l'événement, d'avoir simplement rapporté ce qui s'était passé lors d'une conférence de presse, ait fait de moi un "truther", nom d’abord utilisé par les activistes du mouvement pour la vérité sur le 11 septembre (9/11 truth) eux-mêmes, puis adopté dans un sens très péjoratif par leurs opposants.

C'était la première fois qu'une telle chose m'arrivait. J'avais déjà fait la couverture d'événements médiatiques de presse concernant les mariages homosexuels sans que personne pour pourtant ne me catégorise comme "gay". J'ai aussi couvert des conférences de presse concernant l'usage de la marijuana pour fins médicales, et n'ai pas été étiqueté comme "head". Comme j'allais m'en rendre compte tout au long de 2010, les normes en vigueur par rapport aux couvertures médiatiques ne sont plus appliquées quand il s'agit du "9/11" (11 Sept 2001).

"9/11" et "Vérité" font mauvais ménage

Voici l'aspect des choses qui m'intrigue le plus : Pourquoi des individus par ailleurs dotés de capacités rationnelles sont-ils si enclins à rejeter tout raisonnement, et à aller jusqu'à refuser toute discussion autour des événements du "9/11" de près ou de loin ? Plus jeune, je pensais que tous désiraient, dans la mesure du possible, connaître la vérité sur les faits importants. C’est en prenant de l'âge que j'ai graduellement compris que non seulement certaines personnes ne désiraient pas savoir la vérité à certains sujets, d’autres allaient jusqu’à s'indigner qu'ils avaient été portés à leur attention.

Après avoir subi des mois durant des insultes et des injures par assauts successifs, deux événements prépondérants ont poussé les choses plus loin encore. En premier arriva la bonne nouvelle que "Project Censored" avait retenu mon histoire (mon aventure) pour l'intégrer à sa liste annuelle, ainsi qu'à son livre. Ensuite, le "Examiner" a introduit des distorsions étranges dans mon article intitulé "Plus de 1000 architectes et engénieurs ont signé la petition demandant uns enquête par rapport à la destruction du 9/11". Bien qu'il ne s'agisse pas là de censure au sens propre, l'article fut-il bel et bien "trafiqué".

Ceux qui écrivent pour l'Examiner ont chacun un espace attitré dans un système de publication informatisé qui conserve la liste de tous leurs articles et en permet la rédaction. Un article en particulier a tout bonnement disparu du système, et quand je me renseigne à ce propos, je n'obtiens pas la moindre excuse ou autre forme d'explication. C'est la seule fois qu'un article "disparaît" du système de la sorte, et c'est justement l’article qui avait été choisi par "Project Censored". Peu après, j’apprends aussi que "Project Censored" a été intégralement censuré pour d’autres sujets relatifs au "9/11", ayant simplement fait mention de mon article.

Dans un entretien récemment accordé, Mickey Huff, le directeur actuel de "Project Censored", a décrit comment lui et le directeur d'origine du projet, Peter Phillips, avaient subi la censure du "Institute for Policy Studies"(IPS), une institution à tendances de gauche.

Le Dr Steven Jones, co-auteur du rapport d'étude évalué par les pairs, “Matière Thermique Active Découverte dans la Poussière provenant de la Catastrophe de WTC lors du 9/11,” renseigne les journalistes lors de la conférence de presse de 2010.

Huff : "Nous avions ouvert une tribune libre concernant les crimes d'état perpétrés à l'endroit de la démocratie et y avions inclus les récents résultats de recherche de Niels Harrit (co-auteur avec Steven Jones) et du "Open Chemical Physics Journal.”. Nous avons mentionné le travail accompli par Richard Gage, AIA, avec plus de mille architectes et ingénieurs dans le cadre de AE911Truth. L'histoire fut publiée, et essentiellement, personne n'y prêta attention. Cela s'inscrivait dans un long récit des différentes altercations que nous avons eues avec des conspirations tout au long de notre histoire".

Huff souligne que de tels événements sont non seulement possibles, mais qu’ ils se sont déjà présentés. Il se passe des choses juste sous notre nez qui pourraient être qualifiées de crimes d'états contre la démocratie tels que définis par un ouvrage complet du "American Behavioral Scientist Journall". "Nous nous étions engagés à rédiger des articles de tribunes libres, et avons écrit celui-ci, estimant que c'était important; après tout, les revues académiques abordaient la question.  Ces sujets sont volontairement ignorés; pourquoi personne ne se rend compte de cette situation ? Nous avons cru qu'il y avait là un très bon sujet d'article de tribune libre, car si nous vivons dans une société qui adhère aux principes de la liberté de presse, il ne peut y avoir de sujets exclus de prime abord et dont nous ne parlerons pas." Et Huff continue : "Peter et moi avons donc écrit cet article pour "IPS" en dépit de leur intention annoncée de ne pas le publier et ce, précisément en raison du sujet abordé; ils ne voulaient rien publier à propos du "9/11."

Huff et Phillips ont parlé de ceci lors de nombreuses entrevues radiophoniques et l'ont publié dans le livre de "Project Censored." "IPS" a contredit leur histoire, mais Huff et Phillips maintiennent leur version des faits. "Nous en avons étés très déçus et leur avons depuis fait parvenir quelques missives leur suggérant de réaborder le sujet. J'espère que par intégrité, ils reconsidéreront la question, avec un esprit ouvert cette fois."

Huff m'a raconté : "Ils n'ont même pas avisé leur équipe de leurs agissements. Lorsqu’ils se sont rendu compte qu'on ébruitait l'affaire, ils ont laissé les choses s'estomper grâce à un peu de "relations publiques" (PR)". "Nous en avons étés très déçus et leur avons depuis fait parvenir quelques missives leur suggérant de réaborder le sujet. J'espère que par intégrité, ils reconsidéreront la question, avec un esprit ouvert cette fois."

Comme moi, Huff désire se prévaloir des droits et libertés constitutionnels et pouvoir discuter des questions liées au "9/11" dans le cadre de ce que Jefferson  appelait "le marché des idées". Si une idée est ridicule, elle va péricliter et ensuite mourir de son manque de valeur.
Il ne devrait pas y avoir de sujets interdits dans une société libre, surtout pour les journalistes; ils devraient se sentir libres d'aborder tout sujet sans avoir peur d'être affublés d'étiquettes ridicules, ou de perdre leurs emplois.

Et Huff d'ajouter : "Nous pensons qu'il y a des faits entourant les questions inhérentes au "9/11", allant de la commission jusqu'aux événements survenus à New York, qui n'ont pas été rapportés et analysés par nos médias. Project Censored s'est donné comme mission de les souligner. Nous traiter de "9/11-centrique", c'est d’ignorer tout le reste de ce que nous faisons. Nous ne sommes pas "truthers", "birthers", ou "birchers" ou "chemtrailers"; nous ne prétendons pas non-plus que la terre soit plate. Je pense que nous sommes pro-vérité (aussi sur le 9/11), mais notre objet principal est la censure médiatique tous azimuts, point à la ligne".

*Truther: Chercheur de la vérité/culte de la vérité du 9/11, au propre mais aussi au sens péjoratif

Traduction française : PP Tymchuk

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